La Cryptographie en Suisse
Lois et réglementations
La Suisse ne possède que très peu de restrictions concernant l'usage de
la cryptographie, et la position officielle du gouvernement est de
promouvoir la cryptographie plus que de la restreindre, comme le montrent
les quelques exemples suivants:
- L'article La cryptographie: Un
élément crucial pour le développement du commerce électronique,
paru dans "La
Vie économique", le journal du Secrétariat
d'Etat à l'économie (SECO), souligne en particulier que
- La Suisse poursuit une politique en tout point libérale en matière
de chiffrement;
- La Suisse a un intérêt évident à promouvoir les communications
chiffrées au sein de ses entreprises et administrations;
- Il ne faut cependant pas perdre de vue que l'immense majorité des
utilisateurs de biens cryptographiqus sont destinées à des fins
honnêtes, justifiées et légales. Il serait donc à nos yeux
inopportun de prétendre que la cryptographie dite forte représente
un danger conséqunt pour la sécurité nationale.
- Lors de sa réponse
à une question du conseiller national Hansueli Raggenbass début 2002
sur le danger que font courir à la Suisse les systèmes d'écoute, et
notamment le système ECHELON, le Conseil Fédéral a indiqué que "la
sécurité de l'information, des communications et en particulier
de l'informatique, est plus que jamais une condition nécessaire au
développement d'une société de l'information" et que "l'utilisation
de procédés cryptographiques efficaces revêt une importance capitale au
sein de l'administration".
- La Loi fédérale sur la
Protection des Données (LPD) (en particulier l'article 7)
oblige les personnes qui traitent
des données personnelles sensibles à les protéger par par des
mesures techniques adaptées, et le Préposé Fédéral à la Protection des
Données recommande en particulier l'utilisation de la
cryptographie.
Plus de détails sur la législation, en
particulier au sujet de
- Contrôles sur l'utilisation de systèmes cryptographiques
- Contrôles sur l'importation de systèmes cryptographiques
- Contrôles sur l'exportation de systèmes cryptographiques
(tiré principalement de EPIC, "Cryptography and Liberty
2000 - An International Survey of
Encryption Policy"
Universités, recherche et enseignement
Les écoles suivantes (liste non exhaustive) font de la recherche ou de
l'enseignement dans un domaine lié à la cryptographie:
- Université de Genève:
- CUI (Centre Universitaire d'Informatique), groupe Informatique théorique dirigé par José Rolim. Informatique théorique.
- CUI (Centre Universitaire d'Informatique), groupe Vision de Thierry Pun. Watermarking
- GAP Optique (Group of Applied Physics), dirigé par Nicolas Gisin. Cryptographie quantique
- EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne)
- EPFZ (Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich)
Industrie
- Crypto AG à
Zug. Certainement la plus connue des entreprises suisses fournissant
des systèmes de cryptographie, Crypto AG est l'objet de rumeurs
comme quoi elle aurait été infiltrée par la
NSA (National Security Agency, US)
qui serait en mesure de décoder sans difficulté les messages
transmis par du matériel provenant de Crypto AG, entre autres ceux
achetés par plus de 120 gouvernements sur la planète (plus
d'informations ici
ou là). Bien
entendu, la compagnie nie catégoriquement ces allégations.
- Digital Certification
Technologies.
- Kudelski.
- MediaCrypt: Mediacrypt est
une compagnie fondée par Ascom et Kudelski pour commercialiser
l'algorithme de chiffrement IDEA (algorithme de chiffrement symétrique
opérant sur des blocs de 64 bits et utilisant une clé de 128 bits).
IDEA a été spécialement popularisé par le logiciel
PGP au début des années 1990, mais il
n'est plus un des algorithmes les plus utilisés actuellement. La raison
principale est le fait qu'il est breveté, ce qui est un handicap insurmontable
étant donné le nombre d'algorithmes de qualité qui sont à disposition
libres de droits.
- Omnisec, anciennement Gretag AG.
- Swisskey était la première autorité
de certification de clés numériques en suisse, fondée par Telekurs,
Swisscom et les chambres de commerce cantonales, et a fermé ses portes
le 31 décembre 2002 à la suite du manque d'intérêt dans ce domaine.
- Wisekey.
Armée
Mise a jour: la plupart des informations ci-dessous ne sont plus
totalement a jour; en plus des sources citees, voir les liens suivants pour
plus d'information:
La cryptographie dans l'armée Suisse est principalement partagée entre deux
organisations:
- Du côté administration, la Section cryptologie
(S Krypt), qui fait partie de l'Etat-Major Général et qui est
composée de 10 professionnels ("adjoints scientifiques"),
mathématiciens, informaticiens et physiciens. Ses tâches sont entre
autres l'analyse des appareils, la connaissance des algorithmes
standards, la construction de nouveaux algorithmes et l'analyse de
certains procédés.
- Du côté défense, la compagnie de cryptographie des troupes de
transmission (Krypt
Kp II/47, dans la
brigade 41), une
unité de miliciens formée principalement de mathématiciens,
informaticiens et ingénieurs dont la tâche est de comprendre les
méthodes, effectuer les travaux définis par la S Krypt, et faire de la
cryptanalyse.
Sources:
- François Weissbaum, "La cryptologie, l'armée suisse et les courbes
elliptiques", séminaire
du 31 mai 2002 à l'AME
(Association des Mathématiciens de l'EPFL).
Transparents: au format PDF, 698 Ko
[sur le site de l'AME]
[copie locale]
Liens et documents
Articles parus dans la presse suisse:
Sites Internet en Suisse:
- Ars cryptographica
est un site pédagogique réalisé par Didier Müller du Lycée cantonal
de Porrentruy (Jura) dans le but d'initier les élèves ("de 8 à 108 ans")
à la cryptographie.
Sites Internet généraux:
crypto@mathgen.ch